Ils n'ont pas choisi leur sépulture (Haim Kern) : Différence entre versions

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|description=Têtes anonymes prises dans une résille de métal qui semble sortir de terre
 
 
|type_art=sculpture, sculpture monumentale
 
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|materiaux=béton, bronze
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|precision_materiaux=bronze scellé sur béton
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|notice augmentée=Le Chemin des Dames, route située au nord de l’Aisne, près de la commune de Craonne, est un lieu où se sont déroulés de nombreux affrontements pendant la Première Guerre mondiale, notamment l’offensive du général Nivelle. Il a été choisi pour y placer une série de cinq œuvres commandées par l’État, en 1998, afin de commémorer le 80e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Parmi ces monuments, ''Ils n’ont pas choisi leur sépulture'' (1998), de l’artiste Haïm Kern, s’impose du haut de ses quatre mètres.<br />
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|notice augmentée=Le Chemin des Dames, route située au nord de l’Aisne, près de la commune de Craonne, est un lieu où se sont déroulés de nombreux affrontements pendant la Première Guerre mondiale, notamment l’offensive du général Nivelle. Il a été choisi pour y placer une série de cinq œuvres commandées par l’État, en 1998, afin de commémorer le 80e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Parmi ces monuments, l'imposante ''Ils n’ont pas choisi leur sépulture'' de l’artiste Haïm Kern. Initalement placée en hauteur sur le plateau de Californie, à l’orée de la forêt et à même le sol, l'œuvre a été volée en 2014 et récréée par l'artiste à La Caverne du Dragon-musée du Chemin des dames.
  
Haïm Kern, né à Leipzig en 1930, vit et travaille à Paris, sa famille ayant fui le nazisme, en 1933. Placée en hauteur sur le plateau de Californie, à l’orée de la forêt et à même le sol, sa sculpture se compose d’un grand filet de bronze dans lequel sont réparties librement de nombreuses têtes, privées de corps. Ces têtes décharnées, qui ressemblent à la première série de têtes réalisée par l’artiste, à partir de 1976(1), représentent les soldats morts, de toutes origines, prisonniers des « mailles de l’Histoire(2) ». Cette œuvre semble être sortie d’une terre portant les stigmates de la guerre, comme s’il ne pouvait désormais en émerger qu’une « végétation métallique » chargée de restes humains. <br />
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Haïm Kern, né à Leipzig en 1930, vit et travaille à Paris, sa famille ayant fui le nazisme, en 1933. Sa sculpture se compose d’un grand filet de bronze dans lequel sont réparties librement de nombreuses têtes, privées de corps. Ces têtes décharnées, qui ressemblent à la première série de têtes réalisée par l’artiste, à partir de 1976 (1), représentent les soldats morts, de toutes origines, prisonniers des « mailles de l’Histoire (2) ». Cette œuvre semble être sortie d’une terre portant les stigmates de la guerre, comme s’il ne pouvait désormais en émerger qu’une « végétation métallique » chargée de restes humains. <br />
  
L’artiste déclare : « Je veux que cette sculpture soit physiquement proche de ces hommes afin que, relevés dans les mailles de l’Histoire, ils reviennent vers nous de la terre à la lumière(3). » Ce grand filet de bronze semblable à un réseau de barbelés devient alors une « métaphore du deuil infini(4) », dont le traitement brut, expressif et matiériste renforce l’impression de douleur. Si Haïm Kern rend ici hommage à tous ces anonymes qui « n’ont pas choisi leur sépulture », il choisit de n’indiquer aucun signe d’appartenance à l’armée, uniquement des visages, universalisant ainsi les souffrances de la Grande Guerre.<br />
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L’artiste déclare : « Je veux que cette sculpture soit physiquement proche de ces hommes afin que, relevés dans les mailles de l’Histoire, ils reviennent vers nous de la terre à la lumière (3). » Ce grand filet de bronze semblable à un réseau de barbelés devient alors une « métaphore du deuil infini (4) », dont le traitement brut, expressif et matiériste renforce l’impression de douleur. Si Haïm Kern rend ici hommage à tous ces anonymes qui « n’ont pas choisi leur sépulture », il choisit de n’indiquer aucun signe d’appartenance à l’armée, uniquement des visages, universalisant ainsi les souffrances de la Grande Guerre.<br />
  
À la suite du discours d’inauguration du premier ministre, Lionel Jospin, réhabilitant les mutins fusillés au cours de la Grande Guerre, l’œuvre a été assimilée à cette cause et a été dégradée immédiatement, avant de l’être à nouveau en 2006. En 2014, elle a disparu, vraisemblablement volée pour en récupérer le matériau. L’artiste a décidé de recréer le monument(5) pour que cet hommage aux victimes renaisse et continue à offrir une sépulture à tous ces inconnus.
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À la suite du discours d’inauguration du premier ministre, en 1998, Lionel Jospin, réhabilitant les mutins fusillés au cours de la Grande Guerre, l’œuvre a été assimilée à cette cause et a été dégradée immédiatement, avant de l’être à nouveau en 2006. En 2014, elle a disparu, vraisemblablement volée pour en récupérer le matériau. L’artiste a décidé de recréer le monument (5) pour que cet hommage aux victimes renaisse et continue à offrir une sépulture à tous ces inconnus.
 
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Version du 17 juillet 2017 à 15:18

Œuvre

TitreIls n'ont pas choisi leur sépulture
Naturepérenne
Domainesculpture, sculpture monumentale
Matériaubronze
Précision sur les matériauxbronze patiné
Hauteur (m)4
Profondeur (m)0,6
Largeur (m)2
Mots clésCommande publique

Site

Latitude/Longitude49° 26′ 30″ N
3° 43′ 53″ E

Artiste

ATLAS









4 m 0,6 m 2 m













Fichier:Kern2017-0022.jpg