Sans titre (Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely)

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La Sculpture-fontaine, installée sur la place de la mairie de Château-Chinon, a été commandée à Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely en 1985 et inaugurée par François Mitterrand, en 1988. Elle présente, dans un bassin semi-circulaire, huit sculptures en résine polychrome « stabilisées »(1) sur des socles de métal mobiles, ainsi que deux éléments métalliques, librement inspirés du monde aquatique.

Auréolés du succès de la Fontaine Stravinsky (2) (1983), inaugurée à Paris, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont été invités à renouveler leur collaboration pour la ville de Château-Chinon, dont François Mitterrand avait été maire, de 1959 à 1981. Le couple, bien que séparé, a accepté de poursuivre ses associations, débutées dès 1965 avec Hon/Elle (Stockholm, Moderna Museet). Tous deux issus du mouvement des Nouveaux Réalistes, ils ont par la suite développé leurs recherches de manière indépendante.

Pour cette fontaine, Niki de Saint Phalle (1930-2002) a exécuté huit sculptures en résine moulées sur des armatures en inox et traversées par un réseau de tuyaux dont l’eau jaillit en vives éclaboussures. L’iconographie est issue de son répertoire personnel : un Baigneur rose et une Baigneuse qui ne renient pas leur parenté avec les « Nanas » ; une Grande Tête centrale ainsi que deux autres (Tête fil bleu et Tête profil) qui prolongent les recherches qu’elle mène au sein du jardin des Tarots ; une Main ornée de feuilles d’or, qui pourrait être celle du Magicien de ce même jardin ; enfin, un Dragon qui reprend un thème déjà exploré à Knokke-le-Zoute en 1973. L’inquiétude que pourrait susciter ce dernier est tempérée par un Ballon, qui ponctue d’une note ludique cette composition.

Jean Tinguely (1925-1991) a réalisé les socles métalliques motorisés qui permettent d’insuffler un mouvement à l’ensemble, transformant la composition en véritable chorégraphie. Ces socles s’affirment comme des sculptures à part entière, deux d’entre eux (Jean et La Broyeuse) ne supportant pas de figure. Tous revendiquent une esthétique du rebut, du provisoire, du bricolage que Jean Tinguely a exploré dès les années 1950.

Grâce à la confrontation de ces deux pratiques, la Sculpture-fontaine instaure une dialectique, un « combat »(3), entre extravagance et retenue, production moderne et recyclage, œuvre finie et impression d’inachèvement, qui renforce conceptuellement le mouvement des éléments visibles.

<small>Hélène Gheysens, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016

1- Niki stabilisée par Jean Tinguely, Paris, Galerie JGM, 1989, n.p.

2- Élizabeth Amzallag-Augé, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely : la Fontaine Igor-Stravinsky, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2008.

3- Jocelyn Daignes, Pierre Restany et musée de l’Hôtel-Dieu, Jean Tinguely & Cie : collaborations artistiques Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Milena Palakarkina, cat. exp. Mantes-la-Jolie, musée de l’Hotel-Dieu, 10 mars 2002 – 1er septembre 2002, Mantes-la-Jolie, Musée de l’Hôtel-Dieu, 2002, p.48.

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<small>Bibliographie

Dossier d’œuvre, Centre national des arts plastiques.

Niki de Saint-Phalle. Œuvres des années 1980, Paris, Galerie JGM, 1989.

Élizabeth Amzallag-Augé, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely : la Fontaine Igor-Stravinsky, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2008."

Jocelyn Daignes, Pierre Restany et musée de l’Hôtel-Dieu, Jean Tinguely & Cie : collaborations artistiques Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Milena Palakarkina, cat. exp. Mantes-la-Jolie, musée de l’Hotel-Dieu, 10 mars 2002 – 1er septembre 2002, Mantes-la-Jolie, Musée de l’Hôtel-Dieu, 2002.

Cécile Debray, Nouveau Réalisme…, cat. exp. Paris et Hanovre, Galeries nationales du Grand Palais et Sprengel Museum Hannover, 28 mars 2007 – 2 juillet 2007 et 9 septembre 2007 – 27 janvier 2008, Paris, RMN et Éditions du Centre Pompidou, 2007.

Catherine Francblin, Niki de Saint Phalle. La révolte à l’œuvre. Biographie, Paris, Hazan, 2013.

Pontus Hultén, Niki de Saint Phalle, cat. exp. Bonn, Glasgow et Paris, Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland, McLellan Galleries et musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 19 juin – 1er novembre 1992, 22 janvier – 4 avril 1996 et juin-septembre 1993, Ostfildern-Ruit, Gerd Hatje, 1992.

Pontus Hultén et Jean Tinguely (dir.), Une magie plus forte que la mort, Paris, Éditions Le Chemin vert, 1987.

Patrick Le Nouëne, Pierre Restany et Pierre Descargues, Des assemblages aux œuvres monumentales 1930-2002, cat. exp. Angers, Musée des Beaux-Arts d’Angers, 2004, 23 juin – 15 septembre 2004, Angers, Musée des Beaux-Arts d’Angers, 2004.

Maïten Bouisset et Daniel Hartmann, Universalis, « Tinguely Jean - (1925-1991) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 5 avril 2016, http://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-tinguely/"</small>

Œuvre

TitreSans titre
Description
Fontaine composée de 8 sculptures en mouvement.
Date1988
Naturepérenne
ProgrammeCommande publique
Numéro d'inventaireFNAC 02-208 (1 à 16)
Périodeart contemporain
Précision sur les matériauxrésine, peinture, feuille d'or 23 carats, éléments métalliques, moteurs
Mots clésCommande publique
PropriétaireCollection du Centre national des arts plastiques (France)

Site

LieuPlace de la mairie
VilleChâteau-Chinon
DépartementNièvre
RégionBourgogne
PaysFrance
PMRje ne sais pas
Latitude/Longitude47° 03′ 52″ N
3° 55′ 56″ E
Sources :

ATLAS