Utilisateur:François : Différence entre versions
De atlasmuseum
Ligne 39 : | Ligne 39 : | ||
|image_galerie_construction=Capture d’écran 2016-09-18 à 15.14.01.png | |image_galerie_construction=Capture d’écran 2016-09-18 à 15.14.01.png | ||
|image_galerie_autre=DURHAM.gif;P1030762.jpg;42639112.jpg;Panoramique-nord-Indret.jpg | |image_galerie_autre=DURHAM.gif;P1030762.jpg;42639112.jpg;Panoramique-nord-Indret.jpg | ||
− | notice_augmentee=Symptômes du détail\n\nDans la sculpture du Laocoon en lutte avec les serpents, A. Warburg trouve un pathos du langage des gestes qui deviennent ses leit-motivs : la ligne serpentine, le mouvement, la souffrance et la jouissance. La question qui le pousse est celle de dévoiler le sens authentique de la Renaissance de l’Antiquité, puisqu’il ne se satisfait pas des interprétations qui font autorité dans la question, comme celles de Johann Winckelman ou G.F. Hegel. Pour lui, autant l’Antiquité que la Renaissance semblent traversées par des contradictions intrinsèques entre les éléments appoliniens et dionysiaques. Plutôt qu’à la sérenité et beauté classiques, A. Warburg s’intéresse à la dialectique du style, à ce qui fait symptôme dans l’image, qu’il condense dans un de ses aphorismes les plus connus : "Le bon Dieu est dans les détails". Et le détail compte pour le tout : pour lui, l’art n’est pas une simple question de goût mais une question vitale, car il est "au centre remous de la civilisation" [8, p 143]. Son travail anticipe Walter Benjamin sur le terrain de l’analyse des différentes "valeurs" de l’œuvre d’art - valeurs esthétiques, cultuelles, d’exposition ou de réproduction -, impliquées par les usages sociaux des pratiques artistiques, ces mêmes valeurs qu’il voit danser frénétiquement avec la modernité technologique. Inspiré par les théories de "la polarité" véhiculées par le romanticisme allemand de son temps – Johann W. Goethe, mais aussi F. Nietzsche -, l’art lui paraît être le lieu d’un frémissement de la subjectivité créatrice entre un pôle d’angoisse constituante et la contemplation mathématique de la pensée. Dans ce processus de "pansement par le symbole", se créent des intervalles où prennent place les images des arts plastiques, mais aussi les fêtes, le théâtre, la musique et la danse, véhicules dionysiaques de la jouissance de la vie. Dans le sillage de F. Nietzsche [19], il y voit l’entreprise de libération à travers la création artistique de la condition tragique de l’existence, à l’échelle individuelle et collective. Un procès dont l’imaginaire est la substance et le travail historique de la culture l’opérateur.\n\nEduardo Mahieu\n\nhttp://eduardo.mahieu.free.fr/2008/warburg_fuite.htm | + | |notice_augmentee=Symptômes du détail\n\nDans la sculpture du Laocoon en lutte avec les serpents, A. Warburg trouve un pathos du langage des gestes qui deviennent ses leit-motivs : la ligne serpentine, le mouvement, la souffrance et la jouissance. La question qui le pousse est celle de dévoiler le sens authentique de la Renaissance de l’Antiquité, puisqu’il ne se satisfait pas des interprétations qui font autorité dans la question, comme celles de Johann Winckelman ou G.F. Hegel. Pour lui, autant l’Antiquité que la Renaissance semblent traversées par des contradictions intrinsèques entre les éléments appoliniens et dionysiaques. Plutôt qu’à la sérenité et beauté classiques, A. Warburg s’intéresse à la dialectique du style, à ce qui fait symptôme dans l’image, qu’il condense dans un de ses aphorismes les plus connus : "Le bon Dieu est dans les détails". Et le détail compte pour le tout : pour lui, l’art n’est pas une simple question de goût mais une question vitale, car il est "au centre remous de la civilisation" [8, p 143]. Son travail anticipe Walter Benjamin sur le terrain de l’analyse des différentes "valeurs" de l’œuvre d’art - valeurs esthétiques, cultuelles, d’exposition ou de réproduction -, impliquées par les usages sociaux des pratiques artistiques, ces mêmes valeurs qu’il voit danser frénétiquement avec la modernité technologique. Inspiré par les théories de "la polarité" véhiculées par le romanticisme allemand de son temps – Johann W. Goethe, mais aussi F. Nietzsche -, l’art lui paraît être le lieu d’un frémissement de la subjectivité créatrice entre un pôle d’angoisse constituante et la contemplation mathématique de la pensée. Dans ce processus de "pansement par le symbole", se créent des intervalles où prennent place les images des arts plastiques, mais aussi les fêtes, le théâtre, la musique et la danse, véhicules dionysiaques de la jouissance de la vie. Dans le sillage de F. Nietzsche [19], il y voit l’entreprise de libération à travers la création artistique de la condition tragique de l’existence, à l’échelle individuelle et collective. Un procès dont l’imaginaire est la substance et le travail historique de la culture l’opérateur.\n\nEduardo Mahieu\n\nhttp://eduardo.mahieu.free.fr/2008/warburg_fuite.htm |
}} | }} |