Le Défi du soleil (Gérard Garouste) : Différence entre versions

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|notice_augmentee=''Le Défi du soleil'' est un groupe sculpté créé par Gérard Garouste en 1987. Il devait à l’origine orner le jardin du Palais-Royal, au cœur de Paris, et fut finalement installé, en 2013, au domaine national de Saint-Cloud. L’œuvre reprend par la sculpture des problématiques déjà posées par Garouste en peinture, avec la mise en scène d’un thème personnel récurrent, celui du Classique et de l’Indien, et de la notion de jeu, d’énigme, en utilisant un matériau traditionnel comme le bronze.
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|notice_augmentee=''Le Défi du soleil'' est un groupe sculpté créé par Gérard Garouste en 1987. Il devait à l’origine orner le jardin du Palais-Royal, au cœur de Paris, et fut finalement installé, en 2013, au domaine national de Saint-Cloud. L’œuvre reprend par la sculpture des problématiques déjà posées par Garouste en peinture, avec la mise en scène d’un thème personnel récurrent, celui du Classique et de l’Indien, et de la notion de jeu, d’énigme, en utilisant un matériau traditionnel comme le bronze.\n\nEn 1985, dans le cadre d’une commande publique du ministère de la Culture pour orner les espaces du Palais-Royal, Gérard Garouste propose une sculpture composée de deux personnages monumentaux et de trente-deux pieux en bronze. Le Défi au soleil, accepté par la Commission supérieure des Monuments historiques, ne sera jamais mis en place, peut-être à cause du scandale provoqué par l’œuvre de Daniel Buren ''Les Deux Plateaux''(1). Après plusieurs essais d’implantation infructueux, c’est enfin à partir de 2008 qu’est proposé à l’artiste d’installer le groupe au domaine national de Saint-Cloud. L’œuvre, alors renommée ''Le Défi du soleil'', est inaugurée en avril 2013.\n\nDans sa version finale, l’œuvre est composée de deux personnages monumentaux en bronze se faisant face, séparés par une colonne tronquée et entourés de quatre aiguilles, sur une terrasse circulaire autour de laquelle se trouvent des signes intrigants (sphère, cône, cube). Garouste représente ici les deux personnages de son mythe personnel, qui reprend l’opposition développée par Nietzsche entre l’apollinien et le dionysiaque(2). « Un Indien ne se déplace jamais sans son Classique, de même que l’intuition ne peut se passer de la raison. Privé de sa moitié, l’Indien délire. Pourtant si le Classique est seul, à son tour il devient fou. Car il se dit normal pour la seule raison que l’Indien est fou(3). » Ici le personnage solaire – le Classique – semble mettre le second – l’Indien – au défi. La colonne tronquée entre eux porte une inscription : « QUID », indiquant ce jeu, cette énigme qui consiste uniquement à trouver la logique entre les aiguilles et les attributs placés sur le pourtour de la terrasse.\n\nEn sculpture comme en peinture, Garouste utilise une technique classique, la fonte du bronze à cire perdue, afin de se libérer des réflexions matérielles et de se concentrer sur ses propres questionnements. La contrainte du matériau semble être pour lui un moyen de libération : « Il y a là la règle d’un jeu à respecter et je trouve cette règle nécessaire parce qu’elle définit ma liberté(4). » ''Le Défi du soleil'', après un parcours mouvementé, a finalement trouvé sa place dans un jardin classique, où les promeneurs pourront tenter de décrypter son énigme.<br /><br /><small>Claire Guillermic, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.\n1- ''Gérard Garouste, Le Défi du soleil'', Paris, CNAP, 2013, p.  1.\n2- Friedrich Nietzsche, ''La Naissance de la Tragédie'', 1re éd., Leipzig, E. W. Fritzsch, 1872, Paris, Flammarion, 2015.\n3- Gérard Garouste, ''Le Grand Apiculteur'', Paris, Bayard, 2002, p. 20-21.\n4- ''Gérard Garouste, Le Défi du soleil'', op. cit., p. 37.</small>
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Version du 5 décembre 2019 à 15:10

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Le Défi du soleil est un groupe sculpté créé par Gérard Garouste en 1987. Il devait à l’origine orner le jardin du Palais-Royal, au cœur de Paris, et fut finalement installé, en 2013, au domaine national de Saint-Cloud. L’œuvre reprend par la sculpture des problématiques déjà posées par Garouste en peinture, avec la mise en scène d’un thème personnel récurrent, celui du Classique et de l’Indien, et de la notion de jeu, d’énigme, en utilisant un matériau traditionnel comme le bronze.

En 1985, dans le cadre d’une commande publique du ministère de la Culture pour orner les espaces du Palais-Royal, Gérard Garouste propose une sculpture composée de deux personnages monumentaux et de trente-deux pieux en bronze. Le Défi au soleil, accepté par la Commission supérieure des Monuments historiques, ne sera jamais mis en place, peut-être à cause du scandale provoqué par l’œuvre de Daniel Buren Les Deux Plateaux(1). Après plusieurs essais d’implantation infructueux, c’est enfin à partir de 2008 qu’est proposé à l’artiste d’installer le groupe au domaine national de Saint-Cloud. L’œuvre, alors renommée Le Défi du soleil, est inaugurée en avril 2013.

Dans sa version finale, l’œuvre est composée de deux personnages monumentaux en bronze se faisant face, séparés par une colonne tronquée et entourés de quatre aiguilles, sur une terrasse circulaire autour de laquelle se trouvent des signes intrigants (sphère, cône, cube). Garouste représente ici les deux personnages de son mythe personnel, qui reprend l’opposition développée par Nietzsche entre l’apollinien et le dionysiaque(2). « Un Indien ne se déplace jamais sans son Classique, de même que l’intuition ne peut se passer de la raison. Privé de sa moitié, l’Indien délire. Pourtant si le Classique est seul, à son tour il devient fou. Car il se dit normal pour la seule raison que l’Indien est fou(3). » Ici le personnage solaire – le Classique – semble mettre le second – l’Indien – au défi. La colonne tronquée entre eux porte une inscription : « QUID », indiquant ce jeu, cette énigme qui consiste uniquement à trouver la logique entre les aiguilles et les attributs placés sur le pourtour de la terrasse.

En sculpture comme en peinture, Garouste utilise une technique classique, la fonte du bronze à cire perdue, afin de se libérer des réflexions matérielles et de se concentrer sur ses propres questionnements. La contrainte du matériau semble être pour lui un moyen de libération : « Il y a là la règle d’un jeu à respecter et je trouve cette règle nécessaire parce qu’elle définit ma liberté(4). » Le Défi du soleil, après un parcours mouvementé, a finalement trouvé sa place dans un jardin classique, où les promeneurs pourront tenter de décrypter son énigme.

Claire Guillermic, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.
1- Gérard Garouste, Le Défi du soleil, Paris, CNAP, 2013, p.  1.
2- Friedrich Nietzsche, La Naissance de la Tragédie, 1re éd., Leipzig, E. W. Fritzsch, 1872, Paris, Flammarion, 2015.
3- Gérard Garouste, Le Grand Apiculteur, Paris, Bayard, 2002, p. 20-21.
4- Gérard Garouste, Le Défi du soleil, op. cit., p. 37.

Œuvre

TitreLe Défi du soleil
Date1987
Précision sur les dates1985/2013
Naturepérenne
Numéro d'inventaireFNAC 2011-001
Périodeart contemporain
Précision sur les matériauxBronze patiné, fonte à la cire perdue, pierre de Saint-Maximin, stabilisé
Hauteur (m)5,43
Diamètre (m)7,05
Mots clésL'art à ciel ouvert : la commande publique au pluriel 2007-1923
CollaborateursSusse Fondeur, Malakoff (France) et Fonderie d'art Bocquel, Bréauté (France)
PropriétaireCollection du Centre national des arts plastiques (France)

Site

LieuDomaine national de Saint-Cloud
VilleSaint-Cloud
DépartementHauts-de-Seine
RégionIle-de-France
PaysFrance
Détails sur le site
abords du bassin Saint-Jean
PMRje ne sais pas
Latitude/Longitude48° 50′ 17″ N
2° 12′ 55″ E
Sources :

ATLAS









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Fichier:Garouste-défi.png