Psychogéographies (Antoine D'Agata) : Différence entre versions

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[[Pays::France]]
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[[Category:Notices d'œuvre]]
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Version actuelle en date du 16 janvier 2020 à 22:51

Œuvre

TitrePsychogéographies
Description
La définition de la photographie, comme étant l’authentification d’une présence, est mise à mal, aujourd’hui, par l’étendue des possibilités qu’offre la manipulation digitale. Mon travail se définit, habituellement, par une représentation paroxystique du présent : l’expérience réelle se mue en vision hallucinée, par une remise en question de la relation, intense autant que séparée, entre le photographe et son sujet. Identifiés à un univers transgressif, ces traits se sont transformés dans un autre horizon de pensée, plus directement politique, celui de la ville contemporaine réhabilitée.
Produite dans le cadre d’une commande publique censée documenter les mutations urbaines d’une grande ville, Psychogéographie, qui est une expérimentation numérique, reste attachée à documenter une présence, aussi fragile soit-elle. C’est aussi un acte politique, inspiré, sans états d’âme, d’une méthode situationniste. La psychogéographie est définie par Debord comme « l’étude des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, sur les comportements affectifs des individus ». Outre le caractère construit de la relation entre milieu et individus, les images retiennent de cette référence la contestation ludico-extrémiste de l’urbanisme utilitaire et la projection d’une fiction perturbante dans la ville actuelle, vécue en même temps que récusée. L’approche psychogéographique accentue l’effet de miroir entre un état de fait et la forme de sa dénonciation. Les images ne dévoilent aucune vérité plus digne, ni la triste beauté des ruines.
À Marseille, cadre de cette première Psychogéographie, une vaste opération de transformation vise à reconfigurer certains quartiers du centre-ville, réputé «anarchique» d’un point de vue social et urbanistique. Dans cette ville, jusqu’à aujourd’hui, les élites économiques étaient privées de centre urbain. Partant de ce constat, des fonctionnaires ont décidé de créer de toutes pièces un nouveau centre-ville, sur une zone que les restructurations industrielles ont rendue disponible. L’ancienne population ouvrière a en grande partie disparue, mais ces lieux ne sont pas pour autant vacants. Les urbanistes ont justifié leur action par l’état dégradé des quartiers qu’ils réhabilitent, et les politiques et les promoteurs immobiliers ont parlé de reconquête et de mixité sociale. Tous solidaires dans une même négation de la ville qu’ils disent laide, insalubre, dangereuse, envahie et décadente, pour bientôt en rejeter la faute sur ceux qui pâtissent quotidiennement de cet abandon. La réhabilitation a pour but de fonder une ville nouvelle, hermétique par son économie, son architecture, sa structure même, aux classes populaires et aux prochaines vagues de migrants.
Date2003
Naturepérenne
Programmecommande publique MCC
Contexte de production
Ces images ont été produites dans le cadre d'une commande publique associée au projet Euromed de Marseille. Cette vaste opération vise notamment à « reconfigurer » certains quartiers du centre-ville.
Périodeart contemporain
Domainephotographie
Techniquessérie de photographies

Site

VilleMarseille
DépartementBouches-du-Rhône
RégionProvence-Alpes-Côte d'Azur
PaysFrance
PMRje ne sais pas
Latitude/Longitude43° 17′ 47″ N
5° 22′ 11″ E

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