Sol et Colombe (Martial Raysse) : Différence entre versions
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|notice_augmentee=À travers cette commande de l’État pour le siège du Conseil économique et social, au palais d’Iéna, de Paris, Martial Raysse explore un nouveau pan de son langage sculptural, en réalisant un programme iconographique ambitieux qui se déploie sous la forme d’un décor architectural.\nLe projet de Martial Raysse est organisé à partir d’un terre-plein central recouvert de galets de marbre blanc, sur lequel repose un socle de granit noir en forme d’étoile à huit branches supportant une sculpture. Faite de bronze à patine noire, elle représente un homme assis et une femme debout, placés dos à dos et séparés par deux colonnes. Ensemble, ils forment, d’après l’artiste, « l’image d’un de ces jeunes couples, garçons et filles, qui, à chaque nouvelle génération, animent par l’intermédiaire des différents corps de métier l’esprit de notre pays et en assument la pérennité et la gloire(1)». La sculpture répond donc pleinement à la fonction du bâtiment d’Auguste Perret auquel elle fait face : le Conseil économique et social, lieu d’organisation et d’expression des « forces vives » du pays que sont les travailleurs.\nCatherine Grenier remarque que, « se référant au rôle édifiant de la statuaire dans la cité antique, [Martial Raysse] y exalte des vertus citoyennes et l’élévation de l’esprit par la connaissance(2) ». Cependant, les personnages donnés à voir semblent bien être nos contemporains : l’artiste se lance ainsi, comme il le formule, à la « recherche d’un art qui serait un parfait équilibre entre le classique et le moderne, entre ce qui demeure exemplaire et ce qui convient au présent(3)».\nL’homme possède pour attributs le bâton de la Justice et la sphère de la Connaissance ; la femme, quant à elle, désigne d’un doigt pointé la seconde partie de l’ensemble monumental, achevée en 1992 : onze panneaux de mosaïque intégrés dans la façade en rotonde du bâtiment d’Auguste Perret, réalisés avec le concours du maître-mosaïste Luigi Guardigli. L’artiste explique que ces mosaïques représentent, de gauche à droite : « notre Terre, l’origine de l’Humanité », puis les Trois Premiers Chiffres (le Un, le Deux, le Trois), les Trois Formes élémentaires (le Triangle, le Cercle, le Carré), les Trois Valeurs républicaines (Liberté, Égalité, Fraternité), et enfin « l’Espoir sans lequel rien ne serait possible »(4). À travers ce discours iconographique, ce projet témoigne du « rôle que Martial Raysse entend faire jouer à la sculpture : celui d’une instruction de la société dans la vertu républicaine (5) ».\n<br />\n<small>Juliette Bessette, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.</small> \n<small>\n1- Martial Raysse, in Didier Semin (dir.), Martial Raysse, cat. exp., Paris et Nîmes, Galerie nationale du Jeu de Paume et Carré d’Art, 1992 et 1993, Paris, Éditions du Jeu de Paume, 1992, p. 245.\n2- Catherine Grenier, « Martial Raysse ou le Dernier Peintre », in Catherine Grenier (dir.), Martial Raysse, cat. exp., Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, 14 mai – 22 septembre 2014, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2014, p. 32.\n3- Martial Raysse, cité in Véronique Dabin, « Chronologie », Martial Raysse, op. cit. à la note 1, p. 90.\n4- Ibid.\n5- Didier Semin, « Martial Raysse, alias Hermès : la voie des images », Martial Raysse, op. cit. à la note 1, p. 25.\n</small> | |notice_augmentee=À travers cette commande de l’État pour le siège du Conseil économique et social, au palais d’Iéna, de Paris, Martial Raysse explore un nouveau pan de son langage sculptural, en réalisant un programme iconographique ambitieux qui se déploie sous la forme d’un décor architectural.\nLe projet de Martial Raysse est organisé à partir d’un terre-plein central recouvert de galets de marbre blanc, sur lequel repose un socle de granit noir en forme d’étoile à huit branches supportant une sculpture. Faite de bronze à patine noire, elle représente un homme assis et une femme debout, placés dos à dos et séparés par deux colonnes. Ensemble, ils forment, d’après l’artiste, « l’image d’un de ces jeunes couples, garçons et filles, qui, à chaque nouvelle génération, animent par l’intermédiaire des différents corps de métier l’esprit de notre pays et en assument la pérennité et la gloire(1)». La sculpture répond donc pleinement à la fonction du bâtiment d’Auguste Perret auquel elle fait face : le Conseil économique et social, lieu d’organisation et d’expression des « forces vives » du pays que sont les travailleurs.\nCatherine Grenier remarque que, « se référant au rôle édifiant de la statuaire dans la cité antique, [Martial Raysse] y exalte des vertus citoyennes et l’élévation de l’esprit par la connaissance(2) ». Cependant, les personnages donnés à voir semblent bien être nos contemporains : l’artiste se lance ainsi, comme il le formule, à la « recherche d’un art qui serait un parfait équilibre entre le classique et le moderne, entre ce qui demeure exemplaire et ce qui convient au présent(3)».\nL’homme possède pour attributs le bâton de la Justice et la sphère de la Connaissance ; la femme, quant à elle, désigne d’un doigt pointé la seconde partie de l’ensemble monumental, achevée en 1992 : onze panneaux de mosaïque intégrés dans la façade en rotonde du bâtiment d’Auguste Perret, réalisés avec le concours du maître-mosaïste Luigi Guardigli. L’artiste explique que ces mosaïques représentent, de gauche à droite : « notre Terre, l’origine de l’Humanité », puis les Trois Premiers Chiffres (le Un, le Deux, le Trois), les Trois Formes élémentaires (le Triangle, le Cercle, le Carré), les Trois Valeurs républicaines (Liberté, Égalité, Fraternité), et enfin « l’Espoir sans lequel rien ne serait possible »(4). À travers ce discours iconographique, ce projet témoigne du « rôle que Martial Raysse entend faire jouer à la sculpture : celui d’une instruction de la société dans la vertu républicaine (5) ».\n<br />\n<small>Juliette Bessette, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.</small> \n<small>\n1- Martial Raysse, in Didier Semin (dir.), Martial Raysse, cat. exp., Paris et Nîmes, Galerie nationale du Jeu de Paume et Carré d’Art, 1992 et 1993, Paris, Éditions du Jeu de Paume, 1992, p. 245.\n2- Catherine Grenier, « Martial Raysse ou le Dernier Peintre », in Catherine Grenier (dir.), Martial Raysse, cat. exp., Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, 14 mai – 22 septembre 2014, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2014, p. 32.\n3- Martial Raysse, cité in Véronique Dabin, « Chronologie », Martial Raysse, op. cit. à la note 1, p. 90.\n4- Ibid.\n5- Didier Semin, « Martial Raysse, alias Hermès : la voie des images », Martial Raysse, op. cit. à la note 1, p. 25.\n</small> | ||
|inauguration=1992 | |inauguration=1992 | ||
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|site_visibilite=Place et façade | |site_visibilite=Place et façade | ||
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Version actuelle en date du 19 octobre 2021 à 14:57
Œuvre
Titre | Sol et Colombe |
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Nature | pérenne |
Domaine | sculpture, sculpture monumentale |
Matériau | bronze, granit, marbre |
Précision sur les matériaux | marbre, granit, bronze, patine noire et mosaïque |
Sujet représenté | Espoir, liberté, justice, connaissance, homme, femme, étoile |
Mots clés | Commande publique |
Site
Latitude/Longitude | 48° 51′ 51″ N 2° 17′ 34″ E |
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