Duna (Marta Pan) : Différence entre versions

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|notice_augmentee=Sculptrice hongroise installée en France en 1947, Marta Pan fait rapidement les rencontres décisives de Constantin Brancusi et de Le Corbusier. Dans l’atelier de ce dernier, elle fait la connaissance de son futur mari, l’architecte André Wogenscky. Elle réalise ses premières œuvres grenobloises en 1967, pour la Maison de la Culture qu’il conçoit : un mur acoustique et une sculpture. En 1993, c’est ''Duna'', initialement destinée à Budapest, ville natale de l’artiste, qui a été érigée dans le parc de sculpture du musée de Grenoble.\n\nDressés à la verticale et juste assez inclinés pour reposer les uns sur les autres dans une apparence d’équilibre précaire, les cinq disques monumentaux de ''Duna'' donnent l’image d’un hiératisme chancelant, d’un geste minimal à l’austérité imparfaite. La scansion des pleins et des vides, l’épure du dessin et l’orchestration de ces formes courbes appartiennent en propre au travail formaliste de Marta Pan. De 1960 à 1993, elle a été sollicitée aussi bien en France qu’à l’étranger pour ponctuer l’espace public de ses « sculptures-paysages » marquées par une conscience de l’architecture et de l’urbanisme, sensible notamment dans son aménagement de la rue de Siam, à Brest, en 1988.\n\nAlors que dans ses « sculptures en équilibre » et dans ses « sculptures flottantes » se retrouve le mouvement de balance du ''Nouveau-Né'' de Brancusi(1), ses pièces pour l’espace urbain misent souvent sur la stabilité et sur un ferme ancrage au sol. La géométrie des volumes en granit rose de ''Duna'' et l’autorité de ses trois mètres de hauteur sont menacées par l’effondrement apparemment imminent des cinq blocs sur eux-mêmes. Ce déséquilibre qui n’est cette fois que suggéré, et cette impression de fragilité en contraste avec sa massivité et son immobilité réelles en font une œuvre à part.\n\nMarta Pan avait déjà eu recours au granit pour des œuvres où apparaissent des disques et notamment pour la réalisation des ''Trois Disques fendus'', de 1981(2). D’abord familière du bois, elle avait créé ''Le Teck'', en 1956(3), première œuvre majeure dont le nom proclame l’importance qu’elle accordait au matériau élu pour une œuvre. Si elle a ensuite souvent préféré le matériau industriel, sa gageure est restée de soigneusement le choisir et de le dominer pour l’exécution de l’œuvre projetée(4). Dans le cas du granit, le défi était de dépasser sa robustesse en sculptant ces disques réguliers, et sa nature chtonienne en l’érigeant au-dessus du sol.\n\nC’est après deux années de recherches vaines d’un emplacement pour ''Duna'' à Budapest que la sculpture fut finalement installée à Grenoble. Une inscription prévue pour le socle n’a finalement pas été gravée : « Les affluents créent le fleuve, divers courants forment l’unité », en référence au Danube, ''Duna'' en hongrois(5). Avec sa série des sculptures flottantes qu’elle inaugure au Kröller-Müller Museum, d’Otterlo, en 1961, les fontaines, genre qu’elle contribue à renouveler à partir de 1979, ou encore les murs d’eau qu’elle réalise à Rennes, en 1984, et à La Courneuve, en 1989, Marta Pan avait conçu des œuvres subordonnées au mouvement de l’eau, ou dictant elles-mêmes sa circulation. Mais en 1993, ''Duna'' montre son rapport distancié à cet élément qui lui fait sculpter un Danube métaphorique, fleuve que l’œuvre devait avoisiner.\n\n<small>Marilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.\n1- Jean-Clarence Lambert, ''Marta Pan. De la sculpture au paysage'', Paris, Cercle d’Art, 1994, p. 10.\n2- Collection de la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.\n3- Collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, inventaire : AM 1356 S.\n4- Lambert, ''op. cit.'', p. 12.\n5- ''Ibid.'', p. 164.</small>\n\n<small>'''Bibliographie'''\n\n''Marta Pan : Sculptures, projets, lieux'', Association Sculptures en voyage (éd.), cat. exp., Budapest et Vienne, palais des Beaux-Arts Mucsarnok et Museum des 20. Jahrhunderts, 1991, s. l., s. n., 1991.\nFrançois Barré et Philippe Monsel, ''André Wogenscky, Marta Pan. L’œuvre croisé'', Paris, Cercle d’Art, 2007.\nJean-Clarence Lambert, ''Marta Pan. De la sculpture au paysage'', Paris, Cercle d’art, 1994.</small>
 
|notice_augmentee=Sculptrice hongroise installée en France en 1947, Marta Pan fait rapidement les rencontres décisives de Constantin Brancusi et de Le Corbusier. Dans l’atelier de ce dernier, elle fait la connaissance de son futur mari, l’architecte André Wogenscky. Elle réalise ses premières œuvres grenobloises en 1967, pour la Maison de la Culture qu’il conçoit : un mur acoustique et une sculpture. En 1993, c’est ''Duna'', initialement destinée à Budapest, ville natale de l’artiste, qui a été érigée dans le parc de sculpture du musée de Grenoble.\n\nDressés à la verticale et juste assez inclinés pour reposer les uns sur les autres dans une apparence d’équilibre précaire, les cinq disques monumentaux de ''Duna'' donnent l’image d’un hiératisme chancelant, d’un geste minimal à l’austérité imparfaite. La scansion des pleins et des vides, l’épure du dessin et l’orchestration de ces formes courbes appartiennent en propre au travail formaliste de Marta Pan. De 1960 à 1993, elle a été sollicitée aussi bien en France qu’à l’étranger pour ponctuer l’espace public de ses « sculptures-paysages » marquées par une conscience de l’architecture et de l’urbanisme, sensible notamment dans son aménagement de la rue de Siam, à Brest, en 1988.\n\nAlors que dans ses « sculptures en équilibre » et dans ses « sculptures flottantes » se retrouve le mouvement de balance du ''Nouveau-Né'' de Brancusi(1), ses pièces pour l’espace urbain misent souvent sur la stabilité et sur un ferme ancrage au sol. La géométrie des volumes en granit rose de ''Duna'' et l’autorité de ses trois mètres de hauteur sont menacées par l’effondrement apparemment imminent des cinq blocs sur eux-mêmes. Ce déséquilibre qui n’est cette fois que suggéré, et cette impression de fragilité en contraste avec sa massivité et son immobilité réelles en font une œuvre à part.\n\nMarta Pan avait déjà eu recours au granit pour des œuvres où apparaissent des disques et notamment pour la réalisation des ''Trois Disques fendus'', de 1981(2). D’abord familière du bois, elle avait créé ''Le Teck'', en 1956(3), première œuvre majeure dont le nom proclame l’importance qu’elle accordait au matériau élu pour une œuvre. Si elle a ensuite souvent préféré le matériau industriel, sa gageure est restée de soigneusement le choisir et de le dominer pour l’exécution de l’œuvre projetée(4). Dans le cas du granit, le défi était de dépasser sa robustesse en sculptant ces disques réguliers, et sa nature chtonienne en l’érigeant au-dessus du sol.\n\nC’est après deux années de recherches vaines d’un emplacement pour ''Duna'' à Budapest que la sculpture fut finalement installée à Grenoble. Une inscription prévue pour le socle n’a finalement pas été gravée : « Les affluents créent le fleuve, divers courants forment l’unité », en référence au Danube, ''Duna'' en hongrois(5). Avec sa série des sculptures flottantes qu’elle inaugure au Kröller-Müller Museum, d’Otterlo, en 1961, les fontaines, genre qu’elle contribue à renouveler à partir de 1979, ou encore les murs d’eau qu’elle réalise à Rennes, en 1984, et à La Courneuve, en 1989, Marta Pan avait conçu des œuvres subordonnées au mouvement de l’eau, ou dictant elles-mêmes sa circulation. Mais en 1993, ''Duna'' montre son rapport distancié à cet élément qui lui fait sculpter un Danube métaphorique, fleuve que l’œuvre devait avoisiner.\n\n<small>Marilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.\n1- Jean-Clarence Lambert, ''Marta Pan. De la sculpture au paysage'', Paris, Cercle d’Art, 1994, p. 10.\n2- Collection de la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.\n3- Collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, inventaire : AM 1356 S.\n4- Lambert, ''op. cit.'', p. 12.\n5- ''Ibid.'', p. 164.</small>\n\n<small>'''Bibliographie'''\n\n''Marta Pan : Sculptures, projets, lieux'', Association Sculptures en voyage (éd.), cat. exp., Budapest et Vienne, palais des Beaux-Arts Mucsarnok et Museum des 20. Jahrhunderts, 1991, s. l., s. n., 1991.\nFrançois Barré et Philippe Monsel, ''André Wogenscky, Marta Pan. L’œuvre croisé'', Paris, Cercle d’Art, 2007.\nJean-Clarence Lambert, ''Marta Pan. De la sculpture au paysage'', Paris, Cercle d’art, 1994.</small>
 
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Version actuelle en date du 19 octobre 2021 à 14:36

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Sculptrice hongroise installée en France en 1947, Marta Pan fait rapidement les rencontres décisives de Constantin Brancusi et de Le Corbusier. Dans l’atelier de ce dernier, elle fait la connaissance de son futur mari, l’architecte André Wogenscky. Elle réalise ses premières œuvres grenobloises en 1967, pour la Maison de la Culture qu’il conçoit : un mur acoustique et une sculpture. En 1993, c’est Duna, initialement destinée à Budapest, ville natale de l’artiste, qui a été érigée dans le parc de sculpture du musée de Grenoble.

Dressés à la verticale et juste assez inclinés pour reposer les uns sur les autres dans une apparence d’équilibre précaire, les cinq disques monumentaux de Duna donnent l’image d’un hiératisme chancelant, d’un geste minimal à l’austérité imparfaite. La scansion des pleins et des vides, l’épure du dessin et l’orchestration de ces formes courbes appartiennent en propre au travail formaliste de Marta Pan. De 1960 à 1993, elle a été sollicitée aussi bien en France qu’à l’étranger pour ponctuer l’espace public de ses « sculptures-paysages » marquées par une conscience de l’architecture et de l’urbanisme, sensible notamment dans son aménagement de la rue de Siam, à Brest, en 1988.

Alors que dans ses « sculptures en équilibre » et dans ses « sculptures flottantes » se retrouve le mouvement de balance du Nouveau-Né de Brancusi(1), ses pièces pour l’espace urbain misent souvent sur la stabilité et sur un ferme ancrage au sol. La géométrie des volumes en granit rose de Duna et l’autorité de ses trois mètres de hauteur sont menacées par l’effondrement apparemment imminent des cinq blocs sur eux-mêmes. Ce déséquilibre qui n’est cette fois que suggéré, et cette impression de fragilité en contraste avec sa massivité et son immobilité réelles en font une œuvre à part.

Marta Pan avait déjà eu recours au granit pour des œuvres où apparaissent des disques et notamment pour la réalisation des Trois Disques fendus, de 1981(2). D’abord familière du bois, elle avait créé Le Teck, en 1956(3), première œuvre majeure dont le nom proclame l’importance qu’elle accordait au matériau élu pour une œuvre. Si elle a ensuite souvent préféré le matériau industriel, sa gageure est restée de soigneusement le choisir et de le dominer pour l’exécution de l’œuvre projetée(4). Dans le cas du granit, le défi était de dépasser sa robustesse en sculptant ces disques réguliers, et sa nature chtonienne en l’érigeant au-dessus du sol.

C’est après deux années de recherches vaines d’un emplacement pour Duna à Budapest que la sculpture fut finalement installée à Grenoble. Une inscription prévue pour le socle n’a finalement pas été gravée : « Les affluents créent le fleuve, divers courants forment l’unité », en référence au Danube, Duna en hongrois(5). Avec sa série des sculptures flottantes qu’elle inaugure au Kröller-Müller Museum, d’Otterlo, en 1961, les fontaines, genre qu’elle contribue à renouveler à partir de 1979, ou encore les murs d’eau qu’elle réalise à Rennes, en 1984, et à La Courneuve, en 1989, Marta Pan avait conçu des œuvres subordonnées au mouvement de l’eau, ou dictant elles-mêmes sa circulation. Mais en 1993, Duna montre son rapport distancié à cet élément qui lui fait sculpter un Danube métaphorique, fleuve que l’œuvre devait avoisiner.

Marilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.
1- Jean-Clarence Lambert, Marta Pan. De la sculpture au paysage, Paris, Cercle d’Art, 1994, p. 10.
2- Collection de la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
3- Collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, inventaire : AM 1356 S.
4- Lambert, op. cit., p. 12.
5- Ibid., p. 164.


Bibliographie

Marta Pan : Sculptures, projets, lieux, Association Sculptures en voyage (éd.), cat. exp., Budapest et Vienne, palais des Beaux-Arts Mucsarnok et Museum des 20. Jahrhunderts, 1991, s. l., s. n., 1991.
François Barré et Philippe Monsel, André Wogenscky, Marta Pan. L’œuvre croisé, Paris, Cercle d’Art, 2007.
Jean-Clarence Lambert, Marta Pan. De la sculpture au paysage, Paris, Cercle d’art, 1994.

Œuvre

TitreDuna
Date1991
Précision sur les datesInauguration le 8 février 1994.
Naturepérenne
ProgrammeCommande publique
Numéro d'inventaireFNAC 93650
Domainesculpture, sculpture monumentale
Matériaugranit
Précision sur les matériauxgranit rose de bretagne
Diamètre (m)3
Précision sur les dimensionschaque élément : ø 3000 cm, épaisseur 18 cm
RéférenceDanube
Mots clésCommande publique
PropriétaireCollection du Centre national des arts plastiques (France)

Site

LieuParc Albert Michallon, musée de Grenoble
VilleGrenoble
DépartementIsère
RégionRhône-Alpes
PaysFrance
PMRje ne sais pas
Latitude/Longitude45° 11′ 45″ N
5° 43′ 58″ E

Artiste

Sources :

ATLAS