Jean Étienne Championnet (Sappey) : Différence entre versions
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− | |description=La statue du général Championnet est descendue de son piédestal, puis déboulonnée entre le 6 et le 8 avril 1944.\nLe 6 avril, M. Reboul, secrétaire général de la mairie et Maurice Caillet, conservateur du musée ont réussi à sauver la statue pesant 2 500 kg, après de difficiles négociations. Elle est transportée au musée sous prétexte d’en faire un moulage. Ils l’ont fait enterrer dans la cour du musée. Les pavés de la cour furent ensuite remis en place | + | |description=La statue du général Championnet est descendue de son piédestal, puis déboulonnée entre le 6 et le 8 avril 1944.\nLe 6 avril, M. Reboul, secrétaire général de la mairie et Maurice Caillet, conservateur du musée ont réussi à sauver la statue pesant 2 500 kg, après de difficiles négociations. Elle est transportée au musée sous prétexte d’en faire un moulage. Ils l’ont fait enterrer dans la cour du musée. Les pavés de la cour furent ensuite remis en place. En novembre 1944, la statue est exhumée de sa cachette, puis réinstallée sur son piédestal de la place du Champ de Mars. Le 11 novembre 1944, les Valentinois sont appelés à venir honorer le retour de la statue de Championnet, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. |
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− | |notice_augmentee= | + | |notice_augmentee=\n\nSauver la statue du général Championnet, ce n’était pas seulement soustraire de la collecte des métaux non ferreux, c’était aussi un acte de résistance symbolique. Jean-Étienne Vachier dit Championnet est né à Valence en 1762. Il adhère aux idées révolutionnaires, il devient grenadier de la garde nationale de Valence en juillet 1789, puis sergent. Il est élu, en septembre 1792, lieutenant-colonel, commandant le 6ème bataillon de volontaires de la Drôme. Il est promu général de brigade par les représentants du peuple, en février 1794, puis général de division en juin. En octobre 1798, le Directoire le nomme au commandement de l’armée de Rome, puis de Naples qu’il enlève le 23 janvier 1799. Il va y favoriser l’émergence d’un mouvement populaire jacobin et il préside à la naissance de la République Parthénopéenne. Son attitude et ses actions sont condamnées par le Directoire qui le destitue et le fait arrêter le 25 février 1799. Il est réhabilité en juillet et nommé au commandement de l’armée des Alpes. Il meurt, à Antibes, le 9 janvier 1800.\n\nEn 1838, une souscription est lancée pour compléter les subventions, afin d’ériger une statue dédiée à Championnet. C’est le projet du sculpteur grenoblois Sappey qui est retenu. Elle le représente en tenue de général de division entrant à Naples. Elle est implantée au nord de l’esplanade du Champ de Mars, à Valence.\n\nLa statue de ce général de la Révolution française représentait pour les Résistants, au-delà de son poids de bronze qui aurait servi à fabriquer des canons par l’occupant, l’emblème de la liberté et de l’émancipation.\n\n\n\nContexte historique\n\nSur l'instigation des occupants, dès 1941, est déclenchée en France une campagne pour la récupération des métaux non ferreux, notamment du plomb, du cuivre, de l'étain.\n\nDans toutes les villes et toutes les bourgades de grandes affiches informent la population en s'appuyant sur des arguments fallacieux, par exemple que sans cuivre on ne pourrait pas lutter contre le mildiou, maladie de la vigne, donc qu'on produirait moins de vin, et que sans plomb on ne pourrait pas fabriquer l'insecticide, l’arséniate de plomb, destiné à détruire les doryphores qui ravagent les champs de pommes de terre.\n\nUne collecte des métaux non ferreux est organisée, à la suite d'une circulaire adressée aux maires, pendant la période allant du 18 août au 18 octobre 1941. Par une lettre de l'Inspecteur d'Académie aux directeurs d'écoles, les enfants sont incités à y participer.\n\nLes métaux étaient payés d'après le barème suivant : plomb : 6 francs le kg, cuivre : 30 francs le kg, étain : 75 francs le kg. Pour la ville de Valence cette collecte rapporta 5 722 kg de cuivre, 1 953 kg de plomb et 24 kg d’étain.\n\nPar les lois du 26 janvier 1942 et du 4 juin 1942, est créé le Commissariat à la mobilisation des métaux non ferreux. Un contrôle principal Drôme-Ardèche est installé 5, rue Chevandier à Valence. Des ordres impératifs sont donnés pour récupérer le plomb et le bronze des installations d'éclairage à gaz des rues et des bâtiments ne répondant plus à aucune utilité.\n\nPar la suite sont envoyées à la refonte les statues et les plaques en bronze de certains monuments. En règlement des statues d'Emile Augier, de Bancel, de Montalivet, du buste de Louis Gallet, des plaques du monument aux Morts de la guerre de 1870, pesant en tout 10 770 kg, la ville de Valence a perçu la somme de 323 100 francs.\n\nAuteurs : Jean Sauvageon\nSources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007. R. Pierre, J-P. Bernard, C. Magnan, J. Sauvageon, R. Serre, C. Seyve. M. Seyve, 240 000 Drômois, de Robespierre à Bonaparte, Éd. Notre Temps, 1996. Bernard-Marie Despesse, Le Champ de Mars, terrasse de Valence, Mémoire de la Drôme, 2010 |
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Version actuelle en date du 18 juin 2020 à 16:52
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Sauver la statue du général Championnet, ce n’était pas seulement soustraire de la collecte des métaux non ferreux, c’était aussi un acte de résistance symbolique. Jean-Étienne Vachier dit Championnet est né à Valence en 1762. Il adhère aux idées révolutionnaires, il devient grenadier de la garde nationale de Valence en juillet 1789, puis sergent. Il est élu, en septembre 1792, lieutenant-colonel, commandant le 6ème bataillon de volontaires de la Drôme. Il est promu général de brigade par les représentants du peuple, en février 1794, puis général de division en juin. En octobre 1798, le Directoire le nomme au commandement de l’armée de Rome, puis de Naples qu’il enlève le 23 janvier 1799. Il va y favoriser l’émergence d’un mouvement populaire jacobin et il préside à la naissance de la République Parthénopéenne. Son attitude et ses actions sont condamnées par le Directoire qui le destitue et le fait arrêter le 25 février 1799. Il est réhabilité en juillet et nommé au commandement de l’armée des Alpes. Il meurt, à Antibes, le 9 janvier 1800.
En 1838, une souscription est lancée pour compléter les subventions, afin d’ériger une statue dédiée à Championnet. C’est le projet du sculpteur grenoblois Sappey qui est retenu. Elle le représente en tenue de général de division entrant à Naples. Elle est implantée au nord de l’esplanade du Champ de Mars, à Valence.
La statue de ce général de la Révolution française représentait pour les Résistants, au-delà de son poids de bronze qui aurait servi à fabriquer des canons par l’occupant, l’emblème de la liberté et de l’émancipation.
Contexte historique
Sur l'instigation des occupants, dès 1941, est déclenchée en France une campagne pour la récupération des métaux non ferreux, notamment du plomb, du cuivre, de l'étain.
Dans toutes les villes et toutes les bourgades de grandes affiches informent la population en s'appuyant sur des arguments fallacieux, par exemple que sans cuivre on ne pourrait pas lutter contre le mildiou, maladie de la vigne, donc qu'on produirait moins de vin, et que sans plomb on ne pourrait pas fabriquer l'insecticide, l’arséniate de plomb, destiné à détruire les doryphores qui ravagent les champs de pommes de terre.
Une collecte des métaux non ferreux est organisée, à la suite d'une circulaire adressée aux maires, pendant la période allant du 18 août au 18 octobre 1941. Par une lettre de l'Inspecteur d'Académie aux directeurs d'écoles, les enfants sont incités à y participer.
Les métaux étaient payés d'après le barème suivant : plomb : 6 francs le kg, cuivre : 30 francs le kg, étain : 75 francs le kg. Pour la ville de Valence cette collecte rapporta 5 722 kg de cuivre, 1 953 kg de plomb et 24 kg d’étain.
Par les lois du 26 janvier 1942 et du 4 juin 1942, est créé le Commissariat à la mobilisation des métaux non ferreux. Un contrôle principal Drôme-Ardèche est installé 5, rue Chevandier à Valence. Des ordres impératifs sont donnés pour récupérer le plomb et le bronze des installations d'éclairage à gaz des rues et des bâtiments ne répondant plus à aucune utilité.
Par la suite sont envoyées à la refonte les statues et les plaques en bronze de certains monuments. En règlement des statues d'Emile Augier, de Bancel, de Montalivet, du buste de Louis Gallet, des plaques du monument aux Morts de la guerre de 1870, pesant en tout 10 770 kg, la ville de Valence a perçu la somme de 323 100 francs.
Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007. R. Pierre, J-P. Bernard, C. Magnan, J. Sauvageon, R. Serre, C. Seyve. M. Seyve, 240 000 Drômois, de Robespierre à Bonaparte, Éd. Notre Temps, 1996. Bernard-Marie Despesse, Le Champ de Mars, terrasse de Valence, Mémoire de la Drôme, 2010
Œuvre
Titre | Jean Étienne Championnet |
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Description La statue du général Championnet est descendue de son piédestal, puis déboulonnée entre le 6 et le 8 avril 1944. Le 6 avril, M. Reboul, secrétaire général de la mairie et Maurice Caillet, conservateur du musée ont réussi à sauver la statue pesant 2 500 kg, après de difficiles négociations. Elle est transportée au musée sous prétexte d’en faire un moulage. Ils l’ont fait enterrer dans la cour du musée. Les pavés de la cour furent ensuite remis en place. En novembre 1944, la statue est exhumée de sa cachette, puis réinstallée sur son piédestal de la place du Champ de Mars. Le 11 novembre 1944, les Valentinois sont appelés à venir honorer le retour de la statue de Championnet, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. | |
Date | 1838 |
Date de restauration | 1944 |
Précision sur les dates | déboulonnée en 1940 et réinstallée en 1944 |
Nature | pérenne |
Domaine | sculpture |
Couleur | bronze |
Matériau | bronze |
Sujet représenté | Jean-Étienne Vachier-Championnet |
Site
Ville | Valence |
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Département | Drôme |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Pays | France |
Latitude/Longitude | 44° 55′ 49″ N 4° 53′ 21″ E |