Sans titre (Daniel Resal) : Différence entre versions
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− | |notice_augmentee=En 1987, en pleine période de décentralisation des arts plastiques, le ministère de la Culture passe commande pour la commune d’Ussel, en Corrèze, à des artistes-plasticiens afin de promouvoir l’art contemporain. Trois artistes sont sélectionnés : Braco Dimitrijevic, Alexandre Gherban et Daniel Resal. Ce dernier réalise alors une œuvre monumentale (''Sans titre'') constituée de trois plaques d’acier qui s’articulent selon une figure en forme de « Z ». \n<br />\nLa première plaque repose à même le sol et est coupée par la deuxième, qui s’élève en diagonale et s’appuie sur un bloc de granit rectangulaire, lequel porte également la dernière lame de métal, en forme de triangle. La juxtaposition de ces deux matériaux, qui s’allient et s’opposent tout à la fois, est un élément essentiel du travail de Daniel Resal. Les titres de ses œuvres ''Équilibre, Jet, Balance, Suspension'' ou encore ''Mobile'' illustrent cette tension permanente entre les deux matériaux, où la pierre est tantôt soutien de l’acier, tantôt maintenue en équilibre par ce dernier. \nSi sa production artistique est marquée par une grande cohérence, la commande passée pour la commune d’Ussel lui permettra d’expérimenter la monumentalité qu’il n’avait jusqu’ici pas pratiquée. <br />\nL’artiste a choisi l’emplacement de son œuvre, situé à la frontière entre la vieille ville et les nouveaux quartiers, lieu de passage fréquenté à la fois grâce à la route nationale, proche, et à la présence d’une école et d’un collège. L’artiste voulait ainsi « ponctuer cet endroit d’une manière forte et péremptoire, sans chercher à faire référence à des éléments locaux, étant donné le caractère hétérogène du lieu(1) ». Les formes élancées en acier de ses œuvres précédentes sont remplacées ici par des masses compactes qui entretiennent une tension plus forte avec cette pierre-socle. On retrouve néanmoins une certaine idée d’élancement de l’acier, l’œuvre opérant comme un signal dressé afin de percer l’espace. Entre « ancrage et envol », « force et fragilité », « lourdeur et finesse »(2), cette sculpture nous plonge également dans une indétermination spatiale. En effet, la position des plans fait en sorte que, selon le point de vue adopté, on ne voit que deux figures géométriques, ce qui rend difficile une vision totale de l’ensemble. Cette œuvre suscite une sensation de surprise et d’inquiétude qui perturbe la perception de l’espace, car, d’après l’artiste, le monumental se définit « comme rapport de violence et de pouvoir(3) ».\n<br/><br />\n<small>Rivka Susini, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.</small> \n<small>\n1- D’après le projet rendu par Daniel Résal, juillet 1987, dossier d’œuvre, Centre national des arts | + | |notice_augmentee=En 1987, en pleine période de décentralisation des arts plastiques, le ministère de la Culture passe commande pour la commune d’Ussel, en Corrèze, à des artistes-plasticiens afin de promouvoir l’art contemporain. Trois artistes sont sélectionnés : Braco Dimitrijevic, Alexandre Gherban et Daniel Resal. Ce dernier réalise alors une œuvre monumentale (''Sans titre'') constituée de trois plaques d’acier qui s’articulent selon une figure en forme de « Z ». \n<br />\nLa première plaque repose à même le sol et est coupée par la deuxième, qui s’élève en diagonale et s’appuie sur un bloc de granit rectangulaire, lequel porte également la dernière lame de métal, en forme de triangle. La juxtaposition de ces deux matériaux, qui s’allient et s’opposent tout à la fois, est un élément essentiel du travail de Daniel Resal. Les titres de ses œuvres ''Équilibre, Jet, Balance, Suspension'' ou encore ''Mobile'' illustrent cette tension permanente entre les deux matériaux, où la pierre est tantôt soutien de l’acier, tantôt maintenue en équilibre par ce dernier. \nSi sa production artistique est marquée par une grande cohérence, la commande passée pour la commune d’Ussel lui permettra d’expérimenter la monumentalité qu’il n’avait jusqu’ici pas pratiquée. <br />\nL’artiste a choisi l’emplacement de son œuvre, situé à la frontière entre la vieille ville et les nouveaux quartiers, lieu de passage fréquenté à la fois grâce à la route nationale, proche, et à la présence d’une école et d’un collège. L’artiste voulait ainsi « ponctuer cet endroit d’une manière forte et péremptoire, sans chercher à faire référence à des éléments locaux, étant donné le caractère hétérogène du lieu(1) ». Les formes élancées en acier de ses œuvres précédentes sont remplacées ici par des masses compactes qui entretiennent une tension plus forte avec cette pierre-socle. On retrouve néanmoins une certaine idée d’élancement de l’acier, l’œuvre opérant comme un signal dressé afin de percer l’espace. Entre « ancrage et envol », « force et fragilité », « lourdeur et finesse »(2), cette sculpture nous plonge également dans une indétermination spatiale. En effet, la position des plans fait en sorte que, selon le point de vue adopté, on ne voit que deux figures géométriques, ce qui rend difficile une vision totale de l’ensemble. Cette œuvre suscite une sensation de surprise et d’inquiétude qui perturbe la perception de l’espace, car, d’après l’artiste, le monumental se définit « comme rapport de violence et de pouvoir(3) ».\n<br/><br />\n<small>Rivka Susini, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.</small> \n<small>\n1- D’après le projet rendu par Daniel Résal, juillet 1987, dossier d’œuvre, Centre national des arts plastiques.\n<br/>\n2- ''Ibid.''\n3- Bernard Lamarche-Vadel, « Les Trois I: infini, invisible, immaîtrisable », ''Daniel Resal'', cat. exp., Limoges, Drac, 20 mars – 8 avril 1989, Limoges, Presses de l’imprimerie, 1989, p. 5.\n</small>\n<small>'''Bibliographie'''<br/>\n''L’art public à Ussel : un patrimoine pour demain, Braco Dimitrijevic, Alexandre Gherban et Daniel Resal, à l’occasion des 10 ans des sculptures publiques à Ussel'', cat. exp., Ussel, rue Michelet, 3 octobre – 12 novembre 1997, Ussel, Imprimerie centrale, 1997.\nDaniel Dobbels, « La Dureté hors des temps », ''Daniel Resal'', cat. exp., Gennevilliers, galerie municipale Édouard-Manet, 19 janvier – 19 février 1991, Gennevilliers, Galerie municipale Édouard-Manet, 1991.\nBernard Lamarche-Vadel, « Les Trois I: infini, invisible, immaîtrisable », ''Daniel Resal'', cat. exp., Limoges, Drac, 20 mars – 8 avril 1989, Limoges, Presses de l’imprimerie, 1989.\nMonique Renault et Alain Bonfand, ''Daniel Resal, sculpture'', Paris, Éditions de la Différence, 1986. |
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Version actuelle en date du 19 octobre 2021 à 15:08
Œuvre
Titre | Sans titre |
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Nature | pérenne |
Domaine | sculpture, sculpture monumentale |
Matériau | acier, granit |
Précision sur les matériaux | acier Corten et granit |
Mots clés | Commande publique |
Site
Latitude/Longitude | 45° 32′ 45″ N 2° 18′ 18″ E |
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