Avril-Septembre 1987 (Zao Wou-Ki) : Différence entre versions
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− | |notice augmentée=Zao Wou-Ki (1920 – 2013), artiste chinois naturalisé français, est en France depuis près de quarante ans lorsqu’il peint Avril-Septembre 87. Il s’est à bien des égards empreint de la culture occidentale : admirateur de Matisse, Cézanne et Picasso, il fréquente Pierre Soulages, Hans Hartung, René Char et Henri Michaux, et veut rompre avec la peinture académique qui lui a été enseignée en Chine. Il garde toutefois de son pays une grande attention accordée à la nature, qui devient l’objet de nombre de ses toiles, sous une forme abstraite et lyrique, dont Avril-Septembre 87 est un beau témoignage. | + | |notice augmentée="Zao Wou-Ki, lui aussi, a quitté le concret. Mais ses tableaux ont avec la nature gardé un air de famille. Elle est là. Elle n’est pas là. Ce ne peut être elle, ce qu’on voit. Ce doit être elle pourtant. (...) |
+ | Vide d’arbre, de rivières, sans forêts, ni collines, mais pleine de trombes, de tressaillements, d’élans, de coulées, de vaporeux magmas colorés qui se dilatent, s’enlèvent, fusent." | ||
+ | Henri Michaux, | ||
+ | Jeux d’encre, Trajet Zao Wou-Ki | ||
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+ | Zao Wou-Ki (1920 – 2013), artiste chinois naturalisé français, est en France depuis près de quarante ans lorsqu’il peint Avril-Septembre 87. Il s’est à bien des égards empreint de la culture occidentale : admirateur de Matisse, Cézanne et Picasso, il fréquente Pierre Soulages, Hans Hartung, René Char et Henri Michaux, et veut rompre avec la peinture académique qui lui a été enseignée en Chine. Il garde toutefois de son pays une grande attention accordée à la nature, qui devient l’objet de nombre de ses toiles, sous une forme abstraite et lyrique, dont Avril-Septembre 87 est un beau témoignage. | ||
Au bas de cette monumentale peinture à l’huile acquise par l’ENS en 1987 dans le cadre du« 1% artistique »1, on distingue la silhouette évanescente de la cime des arbres, dernier vestige d’une nature figurative, qui se répand sous une forme abstraite dans tout le reste du tableau. Cette toile immense dégage une lumière presque diaphane ; on se trouve devant elle comme devant un vitrail, emporté dans un mouvement cosmique qui dépasse le cadre de la toile. Les tons bleus dominants rencontrent les couleurs ocres et roses, comme « un bouquet de brume [qui] éclot et disparaît », pour reprendre un poème de René Char, dont Zao Wou-Ki était très proche. On se perd entre les nervures de la peinture et les étendues de couleurs pâles, qui provoquent un effet vertigineux à mesure qu’on observe la toile. | Au bas de cette monumentale peinture à l’huile acquise par l’ENS en 1987 dans le cadre du« 1% artistique »1, on distingue la silhouette évanescente de la cime des arbres, dernier vestige d’une nature figurative, qui se répand sous une forme abstraite dans tout le reste du tableau. Cette toile immense dégage une lumière presque diaphane ; on se trouve devant elle comme devant un vitrail, emporté dans un mouvement cosmique qui dépasse le cadre de la toile. Les tons bleus dominants rencontrent les couleurs ocres et roses, comme « un bouquet de brume [qui] éclot et disparaît », pour reprendre un poème de René Char, dont Zao Wou-Ki était très proche. On se perd entre les nervures de la peinture et les étendues de couleurs pâles, qui provoquent un effet vertigineux à mesure qu’on observe la toile. | ||
Version du 8 juin 2016 à 10:38
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