Stratmann
Le travail de Veit Stratmann se développe depuis le début des années 1990, influencé par les artistes de la néo-avant-garde des années 1970, comme Michael Asher. Il y puise quelques-unes des caractéristiques de son travail : le parti pris résolu d’une intervention sur le lieu plutôt que la production d’un objet d’art au sens traditionnel du terme et le choix délibéré d’une forme de moins-value esthétique. Si Stratmann est l’héritier de l’art d’un Asher, il n’en a toutefois pas gardé la fibre rhétorique, ni la volonté pédagogique. En témoignent exemplairement tous les appareils que l’artiste a conçus pour offrir au spectateur un point de vue sur ce qui, à défaut, de n’être rien, n’est du moins pas grand-chose. Que l’on songe aux Anneaux (1999), grappes mobiles de sièges en plastique, qui proposent au public une station assise aux multiples orientations possibles que ce dernier ne tardera pas à juger un peu sotte. Que l’on pense à ces insolites éléments de mobilier urbain, temporairement visibles, depuis 1996, à Berlin, Reno, Porto, Noisy-le-Sec ou Pancevo, qui offrent au spectateur l’arrondi d’une barre sur laquelle s’appuyer un moment pour observer ce qui ne mérite pas vraiment de l’être.
1960
http://fr.wikipedia.org/wiki/Veit_StratmannNon