La Licorne Eiffel (Yona Friedman) : Différence entre versions
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|notice_augmentee=D’origine hongroise et aujourd’hui installé à Paris, l’architecte et plasticien Yona Friedman a empreint tout son œuvre d’une pensée dynamique et anti-conventionnelle qui l’a fait passer tant pour un précurseur que pour un pur utopiste. À l’occasion de l’exposition « Etc. Balkis Island », au Centre international d’art et du paysage de Vassivière(1), il a déployé avec la ''Licorne Eiffel'' une cosmogonie originale, dont les protagonistes sont des êtres fantastiques qui lui sont chers.\n\n« J’aime bien les licornes : elles n’existent pas, donc elles sont paisibles(2). » Habitant l’imaginaire, la création et, littéralement, l’atelier de Yona Friedman, elles sont les citoyennes idéales des utopies qu’il conçoit. Elles rejouent sur toutes sortes de supports des mythes fondateurs, parfois identifiables, parfois inventés par l’artiste. Dans deux de ses publications, elles apparaissent dessinées par-dessus des photographies de Venise ou des photogrammes de vues aériennes de Vassivière(3). Sur ces derniers, les êtres au profil hybride et primitiviste, en évoluant dans un paysage de champs vus du ciel, évoquent les géoglyphes de Nazca(4).\n\nDeux des dessins reproduits dans le livre d’artiste ''La Grande Licornerie'' représentent des licornes « imitant la tour Eiffel » et « faisant la Statue de la Liberté ». Sur le second, cinquante et un points de repère ont été définis, afin de pouvoir reporter le personnage dans le paysage réel de l’île de Vassivière, à la mesure gigantesque du monument parisien : 324 mètres. A cet agrandissement tracé au sol sont greffés des éléments en volume. Au poignet gauche de la créature, des modules en Plexiglas graffités lui servent de bracelet. Ils sont issus de l’idée propre à Friedman du ''Musée de rue'', une construction dans l’espace public dont les utilisateurs peuvent faire évoluer la configuration et modifier le contenu. Vue depuis la tour Aldo Rossi, la licorne semble tenir dans la main droite l’espace d’exposition du Centre international d’art et du paysage comme la statue de la Liberté tient son flambeau.\n\nDessin, sculpture ou installation formée ici par un épandage de marne, cette œuvre géante pourrait être détruite et reproduite, y compris dans d’autres lieux, d’autres dimensions et d’autres matériaux. Le protocole fixe les contraintes de toute éventuelle réactivation : le respect des points d’ancrage et des proportions précisés sur l’esquisse de référence, la possibilité de voir la réalisation depuis un point en hauteur, ainsi que l’accord de l’artiste ou de ses ayants droit. La nature conceptuelle d’une telle œuvre pourrait faire écho au travail théorique mené par Friedman, en particulier la notion d’auto-planification et l’invention d’une architecture privilégiant le pouvoir décisionnel de l’habitant sur celui de l’architecte. Avec ''La Licorne Eiffel'', ce n’est pas l’artiste mais le commissaire d’exposition qui, en tant qu’usager, détermine les modalités d’existence de la structure et participe à subvertir les systèmes d’autorité ici de l’art, là de l’urbanisme ou de la société.\n\nMarilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.\n\n1- « Etc. Balkis Island », Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 5 juillet – 1er novembre 2009.\n\n2- Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle,''Etc. Balkis Island'', cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009, p. 1.\n\n3- ''Ibid.'', et Yona Friedman, ''La Grande Licornerie'', Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.\n\n4- Friedman et Decavèle, ''op. cit.''\n\n'''Bibliographie'''\n\n''Yona Friedman : une utopie réalisée'', cat. exp. Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1975, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1975.\n\nYona Friedman, ''La Grande Licornerie'', Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.\n\nYona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle, ''Etc. Balkis Island'', cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009.\n\nYona Friedman et Marianne Homiridis, ''Yona Friedman, Drawings & Models/Dessins & Maquettes 1945-2010'', Paris, Les Presses du réel et kamel mennour, 2010. | |notice_augmentee=D’origine hongroise et aujourd’hui installé à Paris, l’architecte et plasticien Yona Friedman a empreint tout son œuvre d’une pensée dynamique et anti-conventionnelle qui l’a fait passer tant pour un précurseur que pour un pur utopiste. À l’occasion de l’exposition « Etc. Balkis Island », au Centre international d’art et du paysage de Vassivière(1), il a déployé avec la ''Licorne Eiffel'' une cosmogonie originale, dont les protagonistes sont des êtres fantastiques qui lui sont chers.\n\n« J’aime bien les licornes : elles n’existent pas, donc elles sont paisibles(2). » Habitant l’imaginaire, la création et, littéralement, l’atelier de Yona Friedman, elles sont les citoyennes idéales des utopies qu’il conçoit. Elles rejouent sur toutes sortes de supports des mythes fondateurs, parfois identifiables, parfois inventés par l’artiste. Dans deux de ses publications, elles apparaissent dessinées par-dessus des photographies de Venise ou des photogrammes de vues aériennes de Vassivière(3). Sur ces derniers, les êtres au profil hybride et primitiviste, en évoluant dans un paysage de champs vus du ciel, évoquent les géoglyphes de Nazca(4).\n\nDeux des dessins reproduits dans le livre d’artiste ''La Grande Licornerie'' représentent des licornes « imitant la tour Eiffel » et « faisant la Statue de la Liberté ». Sur le second, cinquante et un points de repère ont été définis, afin de pouvoir reporter le personnage dans le paysage réel de l’île de Vassivière, à la mesure gigantesque du monument parisien : 324 mètres. A cet agrandissement tracé au sol sont greffés des éléments en volume. Au poignet gauche de la créature, des modules en Plexiglas graffités lui servent de bracelet. Ils sont issus de l’idée propre à Friedman du ''Musée de rue'', une construction dans l’espace public dont les utilisateurs peuvent faire évoluer la configuration et modifier le contenu. Vue depuis la tour Aldo Rossi, la licorne semble tenir dans la main droite l’espace d’exposition du Centre international d’art et du paysage comme la statue de la Liberté tient son flambeau.\n\nDessin, sculpture ou installation formée ici par un épandage de marne, cette œuvre géante pourrait être détruite et reproduite, y compris dans d’autres lieux, d’autres dimensions et d’autres matériaux. Le protocole fixe les contraintes de toute éventuelle réactivation : le respect des points d’ancrage et des proportions précisés sur l’esquisse de référence, la possibilité de voir la réalisation depuis un point en hauteur, ainsi que l’accord de l’artiste ou de ses ayants droit. La nature conceptuelle d’une telle œuvre pourrait faire écho au travail théorique mené par Friedman, en particulier la notion d’auto-planification et l’invention d’une architecture privilégiant le pouvoir décisionnel de l’habitant sur celui de l’architecte. Avec ''La Licorne Eiffel'', ce n’est pas l’artiste mais le commissaire d’exposition qui, en tant qu’usager, détermine les modalités d’existence de la structure et participe à subvertir les systèmes d’autorité ici de l’art, là de l’urbanisme ou de la société.\n\nMarilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.\n\n1- « Etc. Balkis Island », Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 5 juillet – 1er novembre 2009.\n\n2- Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle,''Etc. Balkis Island'', cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009, p. 1.\n\n3- ''Ibid.'', et Yona Friedman, ''La Grande Licornerie'', Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.\n\n4- Friedman et Decavèle, ''op. cit.''\n\n'''Bibliographie'''\n\n''Yona Friedman : une utopie réalisée'', cat. exp. Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1975, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1975.\n\nYona Friedman, ''La Grande Licornerie'', Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.\n\nYona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle, ''Etc. Balkis Island'', cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009.\n\nYona Friedman et Marianne Homiridis, ''Yona Friedman, Drawings & Models/Dessins & Maquettes 1945-2010'', Paris, Les Presses du réel et kamel mennour, 2010. | ||
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Version du 18 juin 2021 à 13:33
Notice+
D’origine hongroise et aujourd’hui installé à Paris, l’architecte et plasticien Yona Friedman a empreint tout son œuvre d’une pensée dynamique et anti-conventionnelle qui l’a fait passer tant pour un précurseur que pour un pur utopiste. À l’occasion de l’exposition « Etc. Balkis Island », au Centre international d’art et du paysage de Vassivière(1), il a déployé avec la Licorne Eiffel une cosmogonie originale, dont les protagonistes sont des êtres fantastiques qui lui sont chers.
« J’aime bien les licornes : elles n’existent pas, donc elles sont paisibles(2). » Habitant l’imaginaire, la création et, littéralement, l’atelier de Yona Friedman, elles sont les citoyennes idéales des utopies qu’il conçoit. Elles rejouent sur toutes sortes de supports des mythes fondateurs, parfois identifiables, parfois inventés par l’artiste. Dans deux de ses publications, elles apparaissent dessinées par-dessus des photographies de Venise ou des photogrammes de vues aériennes de Vassivière(3). Sur ces derniers, les êtres au profil hybride et primitiviste, en évoluant dans un paysage de champs vus du ciel, évoquent les géoglyphes de Nazca(4).
Deux des dessins reproduits dans le livre d’artiste La Grande Licornerie représentent des licornes « imitant la tour Eiffel » et « faisant la Statue de la Liberté ». Sur le second, cinquante et un points de repère ont été définis, afin de pouvoir reporter le personnage dans le paysage réel de l’île de Vassivière, à la mesure gigantesque du monument parisien : 324 mètres. A cet agrandissement tracé au sol sont greffés des éléments en volume. Au poignet gauche de la créature, des modules en Plexiglas graffités lui servent de bracelet. Ils sont issus de l’idée propre à Friedman du Musée de rue, une construction dans l’espace public dont les utilisateurs peuvent faire évoluer la configuration et modifier le contenu. Vue depuis la tour Aldo Rossi, la licorne semble tenir dans la main droite l’espace d’exposition du Centre international d’art et du paysage comme la statue de la Liberté tient son flambeau.
Dessin, sculpture ou installation formée ici par un épandage de marne, cette œuvre géante pourrait être détruite et reproduite, y compris dans d’autres lieux, d’autres dimensions et d’autres matériaux. Le protocole fixe les contraintes de toute éventuelle réactivation : le respect des points d’ancrage et des proportions précisés sur l’esquisse de référence, la possibilité de voir la réalisation depuis un point en hauteur, ainsi que l’accord de l’artiste ou de ses ayants droit. La nature conceptuelle d’une telle œuvre pourrait faire écho au travail théorique mené par Friedman, en particulier la notion d’auto-planification et l’invention d’une architecture privilégiant le pouvoir décisionnel de l’habitant sur celui de l’architecte. Avec La Licorne Eiffel, ce n’est pas l’artiste mais le commissaire d’exposition qui, en tant qu’usager, détermine les modalités d’existence de la structure et participe à subvertir les systèmes d’autorité ici de l’art, là de l’urbanisme ou de la société.
Marilou Thiébault, étudiante en Master 2 Recherche à l'École du Louvre (Paris), mai 2016.
1- « Etc. Balkis Island », Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 5 juillet – 1er novembre 2009.
2- Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle,Etc. Balkis Island, cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009, p. 1.
3- Ibid., et Yona Friedman, La Grande Licornerie, Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.
4- Friedman et Decavèle, op. cit.
Bibliographie
Yona Friedman : une utopie réalisée, cat. exp. Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1975, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1975.
Yona Friedman, La Grande Licornerie, Chatou, cneai – Centre national édition art image, 2009.
Yona Friedman et Jean-Baptiste Decavèle, Etc. Balkis Island, cat. exp. Beaumont-du-Lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, 2009, Beaumont-du-Lac et Milan, Centre international d’art et du paysage et Silvana editoriale, 2009.
Yona Friedman et Marianne Homiridis, Yona Friedman, Drawings & Models/Dessins & Maquettes 1945-2010, Paris, Les Presses du réel et kamel mennour, 2010.
Œuvre
Titre | La Licorne Eiffel |
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Description « J’aime bien les licornes : elles n’existent pas, donc elles sont paisibles(2). » Habitant l’imaginaire, la création et, littéralement, l’atelier de Yona Friedman, elles sont les citoyennes idéales des utopies qu’il conçoit. Elles rejouent sur toutes sortes de supports des mythes fondateurs, parfois identifiables, parfois inventés par l’artiste. Dans deux de ses publications, elles apparaissent dessinées par-dessus des photographies de Venise ou des photogrammes de vues aériennes de Vassivière(3). Sur ces derniers, les êtres au profil hybride et primitiviste, en évoluant dans un paysage de champs vus du ciel, évoquent les géoglyphes de Nazca (4). | |
Date | 2009 |
Nature | pérenne |
Programme | |
Numéro d'inventaire | FNAC 09-604 |
État de conservation | bon état |
Mouvement | in situ |
Domaine | dessin |
Couleur | blanc, vert |
Matériau | végétaux |
Précision sur les matériaux | Marne non séchée |
Hauteur (m) | 324 |
Sujet représenté | Licorne |
Mots clés | L'art à ciel ouvert : la commande publique au pluriel 2007-1928 |
Influences | utopies, géoglyphes de Nazca |
Commanditaire | Centre international du paysage de Vassivière |
Propriétaire | Collection du Centre national des arts plastiques (France) |
Site
Lieu | Centre international d'art et du paysage / île de Vassivière/ prairie devant le centre d'art/ dans sa totalité depuis la tour d'Aldo Rossi, île de Vassivière |
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Ville | Beaumont-du-Lac |
Département | Haute-Vienne |
Région | Limousin |
Pays | France |
PMR | je ne sais pas |
Latitude/Longitude | 45° 48′ 05″ N 1° 51′ 56″ E |