Ex-libris, J.F. Champollion (Joseph Kosuth) : Différence entre versions

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|forme=Pierre de Rosette
 
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|mot_cle=Cnap, Ptolémée V Epiphane
 
|mot_cle=Cnap, Ptolémée V Epiphane
|notice augmentée=L’œuvre Ex-libris, J. F. Champollion a été commandée à Joseph Kosuth en 1989. Elle s’inscrit dans une double volonté : celle du ministère de la Culture de rendre hommage aux Grands Hommes et celle de Martin Malvy, alors maire de Figeac, de célébrer la naissance de Jean-François Champollion, en 1790 dans cette ville. L’artiste américain, initiateur de l’art conceptuel et inlassable décrypteur du langage et de ses lacunes, signe là une œuvre qui est aujourd’hui encore reconnue comme l’une des plus belles réalisations de la commande publique et célébrée comme un moment majeur de sa carrière.  
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|notice augmentée=L’œuvre ''Ex-libris, J. F. Champollion'' a été commandée à Joseph Kosuth en 1989. Elle s’inscrit dans une double volonté : celle du ministère de la Culture de rendre hommage aux Grands Hommes et celle de Martin Malvy, alors maire de Figeac, de célébrer la naissance de Jean-François Champollion, en 1790 dans cette ville. L’artiste américain, initiateur de l’art conceptuel et inlassable décrypteur du langage et de ses lacunes, signe là une œuvre qui est aujourd’hui encore reconnue comme l’une des plus belles réalisations de la commande publique et célébrée comme un moment majeur de sa carrière.  
  
  
Ex-libris, J. F. Champollion n’a rien du monument traditionnel, emphatique et cérémonieux, habituellement édifié pour honorer la mémoire des grands hommes. Ni cheval ni piédestal dans cette installation complexe de Joseph Kosuth, qui rend davantage hommage au travail d’un homme, déchiffreur acharné et travailleur inlassable, qu’à l’individu lui-même. Complexe, cette œuvre l’est forcément en raison du lien intime qui s’est noué pendant son élaboration avec le réaménagement urbanistique de ce petit coin caché du centre historique de Figeac.  
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''Ex-libris, J. F. Champollion'' n’a rien du monument traditionnel, emphatique et cérémonieux, habituellement édifié pour honorer la mémoire des grands hommes. Ni cheval ni piédestal dans cette installation complexe de Joseph Kosuth, qui rend davantage hommage au travail d’un homme, déchiffreur acharné et travailleur inlassable, qu’à l’individu lui-même. Complexe, cette œuvre l’est forcément en raison du lien intime qui s’est noué pendant son élaboration avec le réaménagement urbanistique de ce petit coin caché du centre historique de Figeac.  
 
Nichée en contrebas de la maison de naissance du célèbre égyptologue, la place des Écritures accueille, depuis son inauguration, en 1991, une reproduction à l’identique, mais considérablement agrandie, de la fameuse pierre de Rosette, qui permit à Jean-François Champollion de percer, en 1822, le secret des hiéroglyphes. Dans un geste proche du ready-made et presque sacrilège, Joseph Kosuth fait de cet artefact iconique, qui est aujourd’hui le joyau des collections du British Museum, le dallage d’un lieu public que les passants foulent du pied. La célèbre stèle de basalte, taillée en 196 avant Jésus-Christ en l’honneur du pharaon Ptolémée V, est reproduite dans plusieurs blocs de granit noir gravés au sable grâce à un procédé de transfert et d’agrandissement photographique qui a permis de reproduire dans le moindre détail le texte du décret antique et les nombreuses fêlures de ses bords ébréchés. Chacune des trois versions du texte (grec ancien, démotique et hiéroglyphique) constitue une des marches à gravir pour parcourir le dénivelé naturel du terrain de la place.  
 
Nichée en contrebas de la maison de naissance du célèbre égyptologue, la place des Écritures accueille, depuis son inauguration, en 1991, une reproduction à l’identique, mais considérablement agrandie, de la fameuse pierre de Rosette, qui permit à Jean-François Champollion de percer, en 1822, le secret des hiéroglyphes. Dans un geste proche du ready-made et presque sacrilège, Joseph Kosuth fait de cet artefact iconique, qui est aujourd’hui le joyau des collections du British Museum, le dallage d’un lieu public que les passants foulent du pied. La célèbre stèle de basalte, taillée en 196 avant Jésus-Christ en l’honneur du pharaon Ptolémée V, est reproduite dans plusieurs blocs de granit noir gravés au sable grâce à un procédé de transfert et d’agrandissement photographique qui a permis de reproduire dans le moindre détail le texte du décret antique et les nombreuses fêlures de ses bords ébréchés. Chacune des trois versions du texte (grec ancien, démotique et hiéroglyphique) constitue une des marches à gravir pour parcourir le dénivelé naturel du terrain de la place.  
 
L’œuvre se déploie également dans une cave voûtée mise au jour pendant les travaux. L’artiste la scelle d’une vitre, sur laquelle est gravée la traduction française du texte, qui permet de voir en transparence une carte du delta du Nil, disposée au fond de cette cave. Dernière composante de cette œuvre en triptyque, le petit jardin municipal qui surplombe la place est reconfiguré par l’artiste pour abriter des essences égyptiennes comme le papyrus, le jonc et le palmier. L’ensemble des éléments de cette installation n’a qu’une finalité : retrouver le contexte géographique et la réalité matérielle de la pierre généralement oubliés face à son double poids historique et à son statut d’icône muséale.  
 
L’œuvre se déploie également dans une cave voûtée mise au jour pendant les travaux. L’artiste la scelle d’une vitre, sur laquelle est gravée la traduction française du texte, qui permet de voir en transparence une carte du delta du Nil, disposée au fond de cette cave. Dernière composante de cette œuvre en triptyque, le petit jardin municipal qui surplombe la place est reconfiguré par l’artiste pour abriter des essences égyptiennes comme le papyrus, le jonc et le palmier. L’ensemble des éléments de cette installation n’a qu’une finalité : retrouver le contexte géographique et la réalité matérielle de la pierre généralement oubliés face à son double poids historique et à son statut d’icône muséale.  
Œuvre tripartite à déchiffrer, à recomposer et à arpenter, Ex-libris, J. F. Champollion est aussi une œuvre que l’artiste est fier d’avoir rendu accessible à un public non spécialiste, que les Figeacois se sont appropriée et qui célèbre la valeur plastique des écritures. Joseph Kosuth, qui écrivait en 1969, que « [son] travail […] traite des multiples aspects d’une idée de quelque chose(1)», construit un hommage éclaté en trois parties, qu’il faut appréhender comme un lieu d’investigation, parcourir et décrypter comme Champollion l’a fait en son temps pour les hiéroglyphes.  
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Œuvre tripartite à déchiffrer, à recomposer et à arpenter, ''Ex-libris, J. F. Champollion'' est aussi une œuvre que l’artiste est fier d’avoir rendu accessible à un public non spécialiste, que les Figeacois se sont appropriée et qui célèbre la valeur plastique des écritures. Joseph Kosuth, qui écrivait en 1969, que « [son] travail […] traite des multiples aspects d’une idée de quelque chose(1)», construit un hommage éclaté en trois parties, qu’il faut appréhender comme un lieu d’investigation, parcourir et décrypter comme Champollion l’a fait en son temps pour les hiéroglyphes.  
  
 
Coline Davenne, juillet 2016
 
Coline Davenne, juillet 2016

Version du 5 octobre 2016 à 08:08

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8,6 m 11,2 m

96 m²












Fichier:N1_Kosuth-Joseph_1.jpg